Les élèves de terminale STL1 se sont livrés à un exercice pour le moins inhabituel. En effet, leur professeur de physique-chimie, Mme Ricaud en co-intervention avec Mme Gastou-Fauré, professeur documentaliste, leur ont proposé de travailler sur l’élaboration d’une cartographie des controverses.
Au-delà de l’acquisition de connaissances sur le sujet traité, l’objectif principal de cette méthode est d’exercer son esprit critique.

En effet, ce dispositif permet d’acquérir des méthodes pour se repérer dans une controverse (question d’ordre scientifique, technique, économique, social…) en en listant les différents acteurs (scientifiques, politiques, associations, médias…), leurs arguments, leurs sources qu’il faudra au préalable valider.

Cette cartographie permet donc de donner une représentation capable de rendre facilement lisible toutes les facettes d’un débat où les connaissances scientifiques ou techniques ne sont pas totalement assurées et de comprendre pourquoi il est si complexe de pouvoir y apporter une réponse.

La cartographie des controverses a été créée à l’École des Mines par le sociologue Bruno Latour et développée ensuite à Sciences Po par Thomas Venturini. La controverse choisie par Mme Ricaud fut : faut-il relancer le nucléaire ? Après avoir rempli une grille d’analyse pour chaque acteur de la controverse (les élèves disposaient d’une sélection de textes effectuée par les professeurs), les groupes ont réalisé leur cartographie. 5 productions qui positionnent les acteurs en présence selon qu’ils sont portés par des scientifiques, des associations, des industriels, des politiques… Un débat mouvant a clôturé cette séquence pendant lequel tous les élèves ont été amenés à exprimer leur opinion sur le sujet.

Le principe du débat mouvant est de se positionner de chaque côté de la salle en fonction de son opinion. L’avancement du débat amène alors certains à se déplacer d’un côté à l’autre pendant la discussion. Cette activité avait pour but de montrer qu’on peut évoluer dans son opinion en écoutant les arguments de chacun. Acquérir des connaissances disciplinaires, des compétences documentaires et médiatiques, travailler en équipe, s’exprimer à l’oral, les intérêts pédagogiques de la cartographie des controverses et du débat mouvant sont nombreux.

De plus, ces activités permettent de faire comprendre aux élèves qu’une controverse ne se résume pas à un simple « pour ou contre » mais que les enjeux sont souvent multiples et complexes. Elles sont des outils qui favorisent la réflexion et participent à la formation de nos futurs citoyens. Une riche expérience à renouveler !