Actualités de l'établissement

Corps ravagés et âmes éparses

Par admin borde-basse, publié le jeudi 25 janvier 2024 15:59 - Mis à jour le samedi 27 janvier 2024 21:53
20240111_104142.jpg
le sculpteur sur métal Patrick Lamouroux et la Compagnie de danse Les âmes fauves nous offrent un voyage dans la Grande Guerre.

Pendant 10 jours, la salle polyvalente du Lycée de la Borde Basse s’est transformée en lieu culturel avec, d’un côté les sculptures de Patrick Lamouroux et leurs ombres, et de l’autre, l’espace des corps dansants d’Olivier Nevéjans, danseur et chorégraphe et de Lucien Brabec, danseur, mis en lumière par Fabien Leforgeais, secoués et vibrants grâce à la musique et la voix de Vincent Ferrand.

12 classes se sont relayées pour faire l’expérience par le mouvement du processus de création dans l’œuvre sculpturale, puis ont été transportées en tant que spectateurs dans la représentation de ces corps ravagés. C’est tout d’abord en fermant les yeux et en avançant dans le lieu d’exposition en se tenant les uns aux autres que l’on a découvert les ombres des sculptures : des fantômes, des âmes éparses. Puis, nous avons été invités à voir de plus près ces sculptures : les visages comme des boucliers montrant des visages anonymes, mais surtout un assemblage d’éclats d’obus magnifiant les corps troués, éparpillés, les grandissant avec un sternum haut, les mettant en mouvement dans un nouvel élan, un envol, une légèreté.

Les élèves ont ensuite investi le lieu d’exposition avec la danseuse de la Compagnie Claire Cauquil par une mobilité de leur corps étagé : la tête, la ligne des épaules, le bassin puis les genoux. Dans cette mobilité, les élèves ont cherché à reproduire le mouvement de la sculpture les habitant dans un aller-retour entre passé et présent des corps. Il s’agissait de faire jaillir la sculpture dans le mouvement des corps, avec son partenaire puis tous ensemble.

Lors de la représentation, le spectacle s’est articulé autour de quatre tableaux : les fantômes avec une lenteur dans les corps qui émergent en fond de scène, puis une course effrénée, entre la peur, la fuite, l’évitement des bombes, enfin par les rebonds dans les corps, souvenir des secousses des bombes jusqu’à l’épuisement. De cette transe, les sculptures et leurs ombres émergent de la voix et la musique de Vincent. C’est une danse déroutante, dérangeante, qui nous emmène loin de nos codes et nous invite à lire le spectacle au-delà d’une lecture rationnelle, narrative mais plutôt dans une lecture poétique … une expérience sensible et éducative rendue possible grâce à l’école et à nos partenaires (La Région Occitanie grâce au pass culture, l’ADDA du Tarn et les membres de la communauté éducative du Lycée Polyvalent de la Borde Basse) !