La bataille de Zama

Par BRUNO SIMIONI, publié le vendredi 14 octobre 2022 07:48 - Mis à jour le mardi 18 octobre 2022 15:45
situation initiale
compte rendu du 12 octobre 2022

Dans une plaine non loin de Carthage allait se jouer le sort du monde connu. Face à face, deux chefs de guerre brillants Scipion- Sidonie et Hannibal Baptiste, flanqués de leurs alliés Lennon et Tao. De leurs placements initiaux historiques, les mouvements allaient être originaux. Changeraient-ils l’issue de la bataille et de la guerre ? Sidonie avança ses psiloïs armés de leurs frondes face aux terribles éléphants de guerre. Derrière, quatre colonnes de légionnaires patientaient. Sur les ailes, confiant en leur supériorité numérique, Lennon lança ses cavaliers romains et leurs alliés numides. Tao avança à leur rencontre ses propres cavaliers sur sa gauche. Mais sa droite se déroba dans un repli en colonne. Au centre, les derniers éléphants puniques chargèrent furieusement sur l’ordre de Baptiste. Une clameur de surprise s’éleva. Un groupe de pachydermes s’effondra sous les traits. L’improbable s’était produit ? Non, Baptiste avait sous- estimé le nombre de ces hommes « à demi nus » selon son expression. Encerclés, harcelés, les mastodontes avaient fort à faire, et l’état-major n’avait pas assez de cavaliers porteurs d’ordre.

Le second tour commença. Le choc des cavaliers au sud tournait à l’indécision. Les pertes semblaient s’équilibrer. Mais le moral romain était plus élevé. Un nouveau trou dans la ligne carthaginoise et ce serait catastrophique. Des auxiliaires romains montaient en première ligne. Malgré leur courage, les frondeurs montraient leurs limites : les éléphants avaient percé à plusieurs endroits. Mais les légionnaires avancèrent. Baptiste et Tao divisèrent leurs propres Psilois pour soutenir leurs ailes. Ils étaient solides et promettaient de faire merveilles. Lentement les mercenaires lanciers suivaient.

Alors Mars sembla plus fort que Baal. Au nord, Lennon prit le risque de détacher un groupe de cavaliers romains plus proches des Carthaginois qui reculaient. Il s’en prit à leurs arrières. Repoussés, ces derniers brisèrent leur formation et bousculèrent une partie de la colonne. La panique s’empara d’une partie des montés. Une masse d’entre se dispersèrent pour fuir. On cria « sauve qui peut ». Les soldats puniques semblèrent hors de contrôle. Sidonie et Lennon souriaient. Le calvaire de Baptiste et Tao ne faisait que débuter. Au sud, leurs troupes se démoralisèrent à leur tour. Il ne restait plus que le centre. Mais quel centre ! Les guerriers les plus endurcis, les mieux équipés n’avaient pas sourcillé face aux déboires de leurs camarades. Mieux ils poursuivaient leurs mouvements. Un groupe de pachydermes percuta des légionnaires rapidement mis en ligne.

Avec les débris de leurs troupes, les Carthaginois offrirent une résistance non pour repousser leurs ennemis, mais pour gagner du temps. Affaiblis, ils se firent tailler en pièce. Mais les cavaliers romains ne purent se rabattre sur le centre. Celui-ci évoluait peu. Deux groupes d’éléphants s’étaient rejoints. Les légionnaires résistèrent au troisième.

Hannibal quitta alors le champ de bataille : il avait un bus à prendre. Il ne restait que Tao. Il fit de son mieux. Combinant un groupe de mastodonte et ses légers, il surprit le flanc des auxiliaires adverses, détruisant un tiers d’entre eux. Cette fois, le moral de l’aile droite romaine chancelait. Au nord, il tentait en vain de reproduire la même manœuvre sur des cavaliers. En vain. Les dés en étaient jetés. IL préféra se replier non sans avoir gagné l’estime de ses adversaires.

L’histoire n’avait guère changé son cours. Tous les généraux avaient bien joué et compris les enjeux. Mais le placement initial offrait peu de recours. Les ailes romaines avaient remporté la partie comme dans la réalité. Plus de rapidité dans le redéploiement du centre carthaginois  aurait peut-être pu modifier les choses.